« Véronique l'hémorroïsse : la foi qui ose toucher le Christ »
« Véronique l'hémorroïsse : la foi qui ose toucher le Christ »
📜 Évangile associé
📖 Évangile selon saint Marc 5, 25-34
« Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »
📖 Biographie
Véronique l’hémorroïsse – ou « la femme atteinte de flux de sang » – est l’une des figures les plus discrètes mais bouleversantes des Évangiles. Juive du Ier siècle, elle vivait à l’écart, isolée par une maladie qui la rendait rituellement impure : depuis douze ans, elle souffrait d’hémorragies chroniques, mal qui la ruinait (elle avait tout dépensé en médecins) et l’excluait socialement.
Quand elle apprend que Jésus passe près d’elle, elle ose l’impensable : toucher son manteau, persuadée qu’il suffit de ce contact pour être guérie. Et en effet : la puissance de guérison jaillit de Jésus ; il s’arrête, la cherche du regard. Effrayée, elle avoue tout. Mais il la relève : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix. »
La tradition chrétienne, toujours friande de portraits plus incarnés, l’identifie ensuite sous le nom de « Véronique » ou « Bérénice », même si les textes canoniques ne donnent pas son nom. Des traditions apocryphes disent qu’elle aurait sculpté ou imprimé la sainte Face (Veronika = vera icon ? Un jeu de mots !).
Mais attention ! Il y a deux traditions parallèles :
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Véronique l’hémorroïsse, guérie du flux de sang, présente dans les Évangiles.
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Sainte Véronique / Bérénice, la femme qui essuie le visage du Christ sur le chemin de croix (6e station), fêtée le 4 février dans certains calendriers.
Parfois, les récits se confondent : certaines traditions affirment que l’hémorroïsse aurait suivi Jésus jusqu’à Jérusalem et témoigné en sa faveur devant le Sanhédrin, Ponce Pilate ou même Hérode Antipas. Ce serait sa manière de rendre grâce : dire « voilà celui qui m’a guérie ».
D’autres versions (plus tardives encore) la font partie des femmes saintes présentes à la Passion ou la relient au cycle du voile miraculeux. Mais la tradition orientale sépare généralement mieux ces deux personnages : l’hémorroïsse guérie et la femme du chemin de croix.
Véronique l’hémorroïsse n’est pas « canonisée » officiellement au sens technique du terme ; c’est une sainte populaire, vénérée surtout en Orient et dans l’art chrétien. Elle est un modèle de foi hardie : malgré l’impureté rituelle, elle ose toucher le Christ, braver la foule, et obtenir la guérison. Une figure de la confiance totale – et de la liberté du Christ qui purifie et sauve.
💡 Note culturelle et spirituelle
Son histoire questionne : jusqu’où osons-nous « toucher » Jésus ? Sommes-nous prêts à dévoiler nos blessures ? Véronique rappelle qu’il n’y a pas de honte si la foi est humble : on vient comme on est, avec ses plaies, et c’est lui qui guérit.
Elle est aussi un symbole de la fin des exclusions : Jésus ne fuit pas l’impureté, il la transforme. Une invitation, peut-être, à convertir nos regards sur les « marginaux » de nos sociétés.
🙏 Prière
Seigneur Jésus, toi qui as laissé Véronique toucher ton vêtement pour recevoir la guérison, donne-moi l’audace de la foi. Apprends-moi à croire que je peux venir à toi avec toutes mes blessures. Purifie-moi, relève-moi et envoie-moi témoigner de ta miséricorde. Amen.
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